Publié le 13 Décembre 2014

Petit logo unsaIl faudra encore attendre le CCE extraordinaire du 20 janvier, soit près d’un an après la nomination du président de Radio France pour connaître les orientations stratégiques et « structurantes » inscrites dans le Contrat d’objectifs et de moyens de la mandature de Mathieu Gallet.

 

La révélation du déficit de Radio France ne pouvait surprendre que les esprits distraits. Nous n’avons eu de cesse de l’annoncer. Nous écrivions en octobre 2012 : « D’ici 2015, il aura fallu céder sur beaucoup de tableaux (…) Malgré tout, les comptes de Radio France seront mauvais faute d’un budget tenable. L’Etat nous demandera d’aller beaucoup plus loin encore. » (lire : Et maintenant ?) En juin 2014, nous faisions la « chronique d’un déficit programmé » (lire La restructuration de Radio France est en marche).

 

Nous sommes au pied du mur. L’Etat, c’est-à-dire la tutelle pour l’exécutif et les rapports parlementaires pour le législatif*, nous demande de faire avec moins. Quand il s’est agi de créer une 44ème radio locale à Radio France, nous étions bien seuls à dire que nous n’avions pas les moyens, parce que justement l’Etat ne les mettait pas.

 

Maintenant qu’il faut faire des choix, nous refusons que le prix à payer soit le développement à tout crin de ressources propres avec toutes les dérives déontologiques consubstantielles (annonceurs privés, locations d’espaces à n’importe qui, partenariats douteux…). Quant à d’autres perspectives qui consisteraient à cesser des activités ou à fermer une antenne, il devient urgent de rassurer tous les personnels du Mouv sur l’horizon qui est le leur, ainsi que les formations musicales de Radio France.

 

Le magazine Challenges a rapporté des propos qu’aurait tenus Mathieu Gallet à propos de la BBC et de son financement public trop important pour être un modèle. Il convient alors de citer la répartie prêtée à Winston Churchill à qui l’on demandait de diminuer le budget des arts pour soutenir l’effort de guerre : « Mais alors, pour quoi nous battons-nous ? »

 

Il est donc encore temps de réaffirmer quelle ambition doit être celle de Radio France dans son identité de radio publique dont l’excellence a été tant saluée. Si cela continue, notre production radiophonique et musicale deviendra exsangue et le combat sera perdu.

  

* Lire le rapport de Martine Martinel et le rapport de Jean-Pierre Leleux

 

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Lire aussi :

Radio France malade de la gestion

Et maintenant ?

La restructuration de Radio France est en marche

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Publié le 1 Décembre 2014

Petit logo unsaNous persistons dans notre souhait d’aboutir à un accord de substitution à la Convention collective, parce que c’est l’intérêt des salariés de Radio France de bénéficier de dispositions sociales actées par un texte légal.

La Convention devait cesser le 8 octobre 2012 dans les entreprises de l’audiovisuel public, mais seule l’Ina a signé un accord à cette date. Radio France a signé en octobre 2012 un accord de prorogation qui donnait un délai de 8 mois de négociation supplémentaires à l’issue des élections tout en maintenant les dispositions de la Convention. L’annulation des élections de 2013 et l’organisation de nouvelles élections en 2014 ont entrainé l’application de ce délai jusqu’au 25 décembre. Bref, pour Noël plus de Convention !

Nous courons aujourd’hui le risque de vivre le scenario qui s’est déroulé à France Télévisions il y a 2 ans. L’unanimité des syndicats de France Télévisions a signé un accord collectif en mai 2013 après 5 mois sans Convention. Les négociations avaient été arrêtées en décembre 2012 et cela avait engendré l’application de dispositions sociales unilatérales. L’accord avait fini par être ratifié après 2 nouveaux mois de négociations dans une atmosphère de chaos social. Evidemment, il n’est pas souhaitable de reproduire le même schéma à Radio France, d’autant que nous avons encore besoin d’un minimum de temps et de sérénité pour aboutir sur des thématiques importantes, comme le temps de travail. La direction serait de surcroit  portée à nous imposer une négociation séparée pour les musiciens et les CDDU.

Un nouvel accord de prorogation des dispositions de la convention jusqu’en août 2015 est conditionné par la signature d’un relevé de négociations sur le système salarial. Il s’agirait de valider le texte qui serait soumis à la relecture en toute fin de négociation. L’Unsa ne s’oppose pas à ce principe, encore faut-il que le texte soit acceptable. Or, il reste aujourd’hui deux points de blocage qui nous empêchent d’apposer notre signature :

  • Le nouveau système rend théoriquement possible une période de 15 années sans aucune mesure salariale individuelle. Précisons que le nombre de mesures est déterminé annuellement dans le cadre de la NAO. Seules des garanties prévues dans le système salarial permettent d’éviter de rester trop longtemps sans augmentation individuelle.
  • Les techniciens du son, chargés de réalisation, documentalistes et attachés de production auraient perdu la possibilité d’une évolution de carrière par un passage dans le groupe de classification supérieur.      

Alors que l’évolution de carrière continue d’exister pour d’autres métiers par le passage dans le groupe supérieur, l’Unsa ne peut accepter qu’elle disparaisse pour ces 4 métiers. Nous défendons la reconnaissance de la montée en compétence sur des critères objectifs et nous opposons à la reproduction d’un système qui ne récompense que l’ancienneté ou la tête du client, ou bien encourage le clientélisme : après la mise en place de la commission de suivi de carrières pour les journalistes, les syndicats boycottent une commission sans substance et engagent des échanges séparés dans les bureaux de directions, sans aucune transparence.

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Lire aussi :

La négociation du système salarial

Notre parti pris sur le déroulement de carrières

Les attentes exprimées par l'Unsa

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Publié dans #Carrières

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